Boundiali, le 3 avril 2024 - Le projet de construction d’une centrale solaire à Boundiali a été initié dans le cadre de la diversification des sources de production d’électricité en Côte d’Ivoire. Le pays s’est fixé pour objectif d’accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 45% à l’horizon 2030, en vue de respecter ses engagements internationaux, notamment les accords de Paris, en matière de réduction des émissions des gaz à effet de serre.
La centrale solaire ou centrale photovoltaïque de Boundiali représente ainsi un pas de plus dans la marche de la Côte d’Ivoire vers la transition énergétique. Première centrale solaire du pays, avec une capacité de 80 Mégawatt-crête (MWc) à terme, une économie de l’équivalent de 60.000 tonnes de CO2 par an et l’amélioration de la qualité de service de l’électricité à plus 430.000 personnes.
Ce virage vers l’énergie verte a été opéré par la Côte d’Ivoire dès 2016. Le mix énergétique du pays était alors composé de 60% d’énergie d’origine thermique et gaz et 40% d’énergie renouvelable, grâce notamment au barrage de Soubré qui venait d’être inauguré.
Un renfort de poids pour les six barrages qui ont été entre 1959 et 1984 les principales sources hydroélectriques du pays à côté des centrales thermiques de Ciprel, Azito, Aggreko et Vridi.
Outre le barrage de Soubré de 275 MW, dix-sept (17) autres projets de grandes centrales hydrauliques et douze (12) projets de mini centrales hydrauliques ont été identifiés. Le prochain barrage qui devrait venir renforcer la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique est celui de Gribo Popoli situé en aval de Soubré. Sa capacité est de 112 MW. Sont annoncés dans cette même catégorie, les barrages de Boutoubré (150 MW) et Louga (126 + 120 MW).
Selon le Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, « des centrales solaires et des centrales à biomasse seront progressivement intégrées dans le réseau électrique national », afin de porter, à l’horizon 2030, la part de l’énergie solaire à 9% et celle de la biomasse à 2%.
Sont à cet effet annoncés, les centrales solaires de Ferkessédougou (en 2025 pour 52 MWc), Bondoukou (2025 ; 50 MWc), Korhogo (2026 ; 116 MWc), M’bengué (2026 ; 50 MWc), Katiola (2026 ; 50 MWc), Tengréla (2026 ; 50 MWc), Kong (2026 ; 50 MWc), Sérébou (2026 ; 25 MWc), Touba et Loboa (2026 ; 60 MWc), Odienné (2026 ; 50 MWc), Mankono (2026 ; 50 MWc), Soubré (2026 ; 25 MWc), etc. « Soit au total une capacité globale de 678 MW, d’ici 2030 et 1686 MW en 2040 », selon le Ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly.
Quant à la biomasse qui consiste à produire de l’énergie à partir de matières organiques (agricoles), elle demeure une source d’énergie renouvelable, jusqu’ici absente dans le mix énergétique ivoirien. Mais elle ne devrait plus l’être pour longtemps.
Le gouvernement a lancé des projets qui vont permettre à la biomasse d’apporter sa contribution dans la marche vers ‘’l’énergie verte’’. On a ainsi les projets Biokala à Aboisso pour la production de 46 MW, coton à Boundiali (25 MW) et cacao à Gagnoa (20 MW). La part de l’ensemble des énergies renouvelables dans le mix énergétique pourra alors atteindre le taux de 45%, contre 31,27% aujourd’hui.
On peut le dire, la Côte d’Ivoire s’est résolument tournée vers une transition énergétique basée sur les énergies nouvelles et renouvelables (ENR), à faible empreinte Carbone.